Nos Observatoires de Recherche

S.O.S.I: Suivi Ouvert des Sociétés et de leurs Interactions

Éco-citoyens et dédié à la connaissance des pollutions de la zone Sebikotane – Diamniadio Bargny, l’Observatoire a été initié par une alliance entre des chercheurs, des artistes, des activistes et des citoyens. C’est un projet art-sciences-société, transdisciplinaire et participatif soutenu par le CNRS et l’UCAD et porté par l’IRL ESS. Il s’est donné pour mission de documenter les changements écologiques et sociaux qui touchent la presqu’ile du Cap-Vert. Son objectif pour les cinq prochaines années est de répondre à de fortes problématiques environnementales et sanitaires en créant sur place des conditions propices à la recherche scientifique, à la création artistique, et au développement d’expérimentations et de collaborations avec les communautés locales à travers une méthodologie qui s’invente sur le terrain.

Contexte

 

Au cœur du triangle de l’émergence Dakar-Thiès-Mbour, les villes de Sebikotane, Diamniadio ou Bargny, connaissent, depuis une dizaine d’années, des changements de grande ampleur qui les ont fait passer, en peu de temps de bourgades paisibles à pôles urbain et industriel majeurs. Les bouleversements sont tangibles et facilement décrits par les populations locales qui ont vu, après la réalisation de l’autoroute, se multiplier les constructions et les usines. Sur quelques kilomètres carrés autrefois couverts par des villages, des champs et des vergers, se jouent toutes les tensions de la société sénégalaise poussée vers une modernisation à marche forcée, toujours plus ancrée dans la mondialisation.

Contribuer à la transformation sociale et écologique d’un territoire à travers des enquêtes scientifiques concernant des pollutions, c’est le défi que lance cet observatoire. La visée est d’y produire des connaissances qui rencontrent des préoccupations vitales des communautés, qui permettent de mieux comprendre les conséquences des pollutions sur la santé et les écosystèmes. En traitant des spécificités du lieu, ces recherches ont également une visée politique : il s’agit de co-construire des connaissances mobilisables par les habitants et les collectivités locales qui les représentent, qui puissent renforcer leur capacité d’agir pour changer la façon de vivre, comprendre et donner à voir des territoires « mutant ».

Le rôle de l’Observatoire

En s’installant dans les marges urbaines de la région de Dakar, l’Observatoire se pense comme un lieu commun au service de l’intérêt général, accessible, ouvert, co-construit et réciproque. Ici, le design de la participation inclut une participation démocratique des individus auxquels est attribuée une parole légitime renforcée par la production de données. S’y expérimentent différentes formes d’engagement, de participations et de collaborations entre chercheurs, artistes, et habitants qui font écho à de nombreuses situations de changement brutal de par le monde.

En s’appuyant non seulement sur un conseil scientifique (et un réseau d’universitaires régionaux) mais aussi sur un conseil citoyen, l’enjeu est d’intégrer une pluralité de points de vue afin d’identifier des questions de recherche partagées et de bénéficier des expériences, savoirs et savoir-faire des habitants. Les connaissances produites sont utiles à trois titres :

– Socialement, elles rencontrent des préoccupations vitales des riverains ;

– Scientifiquement, elles réparent des ignorances sur les effets du cumul d’émissions industriels ;

– Politiquement, elles sont co-construites, mobilisables par les habitants et les collectivités, et renforcent leur capacité d’agir.

OHMi de Téssékré

L’Observatoire Hommes-Milieux international Téssékéré, co-créé en 2009 par le CNRS Ecologie Environnement et l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, étudie l’impact de la Grande Muraille Verte (GMV) sur l’écosystème sahélien au Sénégal. Depuis les années 70, le déficit pluviométrique persistant et les pressions anthropiques croissantes qui en ont découlé ont affecté, et affectent toujours, les grands équilibres écologiques de la région, entrainant une dégradation importante du milieu naturel et des conditions d’existences des populations locales.

Contexte

 

Pour répondre à cette dégradation, la GMV a été initiée en 2005, avec deux objectifs : lutter contre le processus de désertification dans les milieux saharo‐sahéliens et développer les territoires. Techniquement, la GMV est conçue comme une bande d’espèces végétales à valeur économique et adaptative face à la sécheresse, d’une largeur moyenne de 15 km, comprise dans les isohyètes inférieures à 400 mm. Le projet implique les 11 pays frontaliers de la zone saharo sahélienne, du Sénégal à Djibouti, couvrant une distance de 7500 km. La partie sénégalaise du projet s’étend sur 535 km et couvre une superficie d’environ 80 000 hectares. Le tracé de la GMV englobe 30 communautés rurales, correspondant à une zone dominée par l’activité pastorale.

 

Rôle de l’OHMi Téssékéré

L’OHMi est un des 13 observatoires Hommes-Milieux du CNRS (Labex DRIIHM) et axe ses recherches sur quatre thématiques principales : « l’eau l’air, les sols », « la biodiversité (animale et végétale) », « la santé » et « les systèmes sociaux ». Le thème de la désertification dans le Sahel, phénomène complexe environnemental et anthropique, à la fois global et local est un objet idéal pour innover dans cette forme de Science à la frontière entre connaissance, évaluation et action au service d’une société civile impliquée dans un contexte planétaire où le risque écologique a été élevé au rang de paradigme sociétal. Le suivi scientifique de la Grande Muraille Verte par l’OHMi Téssékéré est une chance de faire évoluer ces liens entre chercheurs de disciplines et d’institutions différentes et la société civile, dans un contexte africain en pleine évolution, tant au niveau sociétal qu’au niveau écologique.

 

Quelques chiffres

Depuis sa création, 300 projets de recherche ont été conduits, par plus de 100 chercheurs dont 70 sénégalais, issus des universités Cheikh Anta Diop, Gaston Berger et Assane Seck, entre autres. Les résultats de la recherche sont valorisés scientifiquement par les publications (185) et institutionnellement à travers la collaboration avec l’Agence Sénégalaise de la Grande Muraille Verte, concrétisée par l’application des résultats scientifiques sur le terrain. Enfin, l’OHMi porte l’IRN « Sciences et GMV » dirigé par Pr. A Guissé (UCAD) qui réunit l’ensemble des chercheurs travaillant sur la GMV dans les 11 pays du Sahel.

 

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Observatoire des maladies chroniques dans la région nord du Sénégal

 

Le projet d’observatoire consiste en une plateforme numérique destinée à innover en matière de dépistage, de prévention et de suivi personnalisé des patients vivant avec une maladie chronique dans la région nord du Sénégal.

Contexte

 

Durant l’année 2023, une recherche opérationnelle a permis de tester et de valider un prototype de carnet de santé numérique, déjà développé avec des partenaires privés, afin d’améliorer la qualité de la prise en charge, la qualité de vie et la satisfaction des patients et patientes vivant avec une maladie chronique.

Après avoir identifié les deux obstacles majeurs que sont l’accès difficile aux soins et l’absence d’un système de collecte de données fiables, nous avons développé une solution mobile en collaboration avec l’association des patients diabétiques de Saint-Louis.

Cette application permet d’avoir des informations sur les maladies chroniques et les différentes modalités de prise en charge préventives ou thérapeutiques.

L’observatoire s’appuie sur un réseau de soins qui implique directement les patients et les acteurs communautaires de base qui ont la possibilité d’interagir avec les soignants et les travailleurs sociaux à travers la plateforme numérique.

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Rôle de l’Observatoire

 

L’observatoire s’appuie sur un réseau de soins qui implique directement les patients et les acteurs communautaires de base qui ont la possibilité d’interagir avec les soignants et les travailleurs sociaux à travers la plateforme numérique.

Notre démarche se veut innovante en comparaison avec le modèle de prise en charge existant calqué sur le système de soins classique à trois niveaux (poste de santé, centre de santé et hôpital). En effet, ce modèle pyramidal ou en escalier favorise le retard d’accès aux différents spécialistes qui sont justes disponibles dans les hôpitaux régionaux et dont les rendez-vous de consultation sont souvent très longs.

En créant un dossier patient numérique partagé entre les différents acteurs de la prise en charge, le réseau raccourcit cette distance et permet une interaction quasi-constante et instantanée entre les patients et les soignants. Des messages sont disponibles sur l’application en cas d’enregistrement d’une valeur anormale d’un des paramètres cliniques (Pression artérielle, Fréquence cardiaque, IMC, etc) ou biologiques (glycémie, créatininémie, cholestérol, etc) du patient.

Au-delà de certains seuils, le médecin traitant, qui possède également un compte sur la plateforme, est averti afin de fixer un rendez-vous d’urgence avec le patient pour une consultation à distance (téléconsultation) ou en présentiel (à l’hôpital). Par ailleurs, grâce à un dossier médical électronique accessible via l’application mobile, le réseau va permettre à plusieurs spécialistes médecins, chirurgiens, paramédicaux et travailleurs sociaux de travailler ensemble sous la coordination d’un médecin traitant désigné et qui sera chargé d’organiser les rendez-vous et les soins. Les aspects éthiques et sécuritaires ont également été pris en compte lors du développement de la plateforme numérique.

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